L’assurance emprunteur s’inscrit comme l’un des volets à ne jamais sous-estimer dès qu’il s’agit de souscrire à un prêt immobilier. Toutefois, il est crucial de ne pas choisir le premier contrat trouvé et de faire sa sélection en fonction de plusieurs critères. Garanties, prix, exclusions, taux d’emprunt… la prudence est de mise, car les pièges ne manquent pas et sans les bonnes informations, l’emprunteur peut se retrouver avec une assurance qui le protège peu et qui lui coûte pourtant très cher.
L’assurance de groupe ou la délégation d’assurance ?
Lors de l’adhésion à un prêt immobilier, la banque auprès de laquelle l’emprunteur a souscrit va proposer naturellement une assurance de groupe. Il s’agit d’un contrat collectif réservé exclusivement aux clients emprunteurs. À travers cette offre, les risques sont mutualisés, c’est pourquoi l’assurance est peu personnalisée et ne tient pas compte des besoins réels de l’emprunteur. Ceux qui n’ont pas connaissance de l’existence de la délégation d’assurance finissent alors par adhérer à ces contrats collectifs qui affichent des taux peu favorables.
Par chance, depuis la mise en vigueur de la loi Lagarde en 2010, il est possible d’opter pour une assurance individuelle hors banque. Cela veut dire que l’emprunteur est libre de se rapprocher d’une compagnie indépendante à l’organisme bancaire. La seule règle imposée est que le contrat fourni par cet assureur respecte l’équivalence de garanties c’est-à-dire que les garanties sont d’un niveau égal à une liste indiquée dans le contrat de prêt.
Quelles sont les garanties indispensables ?
Un emprunteur peut souscrire entre trois types de garanties. En premier lieu figure la garantie obligatoire en cas de décès ou de Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA). Grâce à cette protection, la compagnie d’assurance accepte de prendre en charge le remboursement du capital restant dû si l’assuré décède ou qu’il subit une perte d’autonomie.
En second lieu se trouve les garanties facultatives à savoir les garanties Invalidité Permanente Totale (IPT), Incapacité de Travail Totale (ITT), Invalidité Permanente Partielle (IPP) et Incapacité de travail partielle (ITP). En règle générale, l’assureur s’occupe de prendre en charge les mensualités suite à une perte de revenus due à une invalidité ou un arrêt de travail.
Enfin, il existe aussi l’assurance chômage qui permet de bénéficier d’une prise en charge après la perte d’un emploi. Sont exclus de cette offre la démission, le licenciement pour faute lourde ou une activité trop courte ne donnant pas lieu à une indemnisation de Pôle Emploi. Seul le licenciement ouvrant à une allocation chômage est pris en compte.
Le prix des cotisations
Les meilleures assurances de prêts affichent des tarifs plus ou moins raisonnables. Quand on sait que le coût de ce contrat représente jusqu’à 40% des frais de la souscription à un emprunt immobilier, on comprend pourquoi ce critère est crucial dans le choix d’une offre. Le prix de cette assurance emprunteur dépend d’une multitude de facteurs tels que l’âge de l’emprunteur, le risque encouru, le montant du capital emprunté, la durée de remboursement ainsi que le caractère fumeur ou non-fumeur du souscripteur. Un autre élément qui a toute son importance concerne l’établissement auprès duquel s’effectuera la souscription. Les tarifs peuvent afficher une différence de 50% entre la banque et l’assureur indépendant.
Les exclusions de garanties
Il faut absolument faire très attention aux exclusions de garanties avant de sauter le cap. Les raisons qui poussent les assureurs à appliquer de telles restrictions sont nombreuses : risque aggravé de santé, métier à risque, pratique sportive à risque, âge, tabac, etc. Les exclusions s’adaptent alors en fonction du profil de l’emprunteur. Toutefois, s’il décide d’opter pour la délégation d’assurance, il se peut qu’elles soient limitées par rapport à celles d’un contrat de groupe. Les personnes qui souffrent d’une maladie grave peuvent solliciter la convention Aeras qui donne accès à une couverture en dépit d’une mauvaise santé.
Le délai de carence et la franchise
Une assurance emprunteur est habituellement constituée de deux composantes à savoir le délai de franchise et le délai de carence. La franchise correspond à la période entre la venue d’un sinistre comme un chômage ou une invalidité et l’indemnisation. Ce délai dépend de chaque assureur. Quant au délai de carence, il équivaut au laps de temps au cours duquel les cotisations sont dues, mais aucune indemnisation n’est versée par la compagnie même en cas de sinistres.